Nous sommes au 21ème siècle et pourtant, les verrues constituent toujours un défi pour les dermatologues. Chez certaines personnes, elles disparaissent spontanément et c’est tant mieux. Mais pour d’autres, de multiples traitements successifs sont nécessaires et elles sont parfois récidivantes. Autant dire que l’histoire des verrues ou les verrues dans l’Histoire est loin d’être terminée !
Lorsqu’on remonte le temps à la recherche de tout ce qui concerne les verrues, on découvre avec étonnement que les verrues existaient déjà il y a bien longtemps.
C’est Aurélius Cornélius CELSE qui décrit pour la première fois les verrues au Ier siècle ap. JC dans un traité intitulé De re medica. Il s’agissait en fait d’une véritable encyclopédie ! La rhétorique, l’art militaire, l’agriculture et la médecine y sont développés. Il semble que Celse n’était pas véritablement médecin mais il avait une grande connaissance du corps humain. On sait par ailleurs qu’il exerçait une pratique médicale auprès de sa famille, ses amis, ses esclaves. Cependant, il n’en faisait pas profession.
Dioscoride, médecin du Ier siècle ap. JC, aborde le traitement des verrues : « à la nouvelle lune prenez autant de grains de cice que vous avez de verrues, et de chaque grain, touchez une verrue, pliez les dits grains en un linge et jetez le tout derrière vous ! »
Au 13ème siècle, Albert le Grand, moine dominicain, philosophe et théologien est l’un des plus grands savants du Moyen-Age. Il a comme jeune élève Saint Antoine de Padoue. Il attribue à la fiente de brebis des vertus médicinales. « Cette fiente guérit toutes sortes de verrues, furoncles durs, et de clous, si on détrempe avec du vinaigre et que l’on applique sur la douleur. » dit-il dans l’un de ses écrits. Heureusement, la science n’en est pas restée là!
Au XVIème siècle, on utilisait le terme « acrothymion« ; un « acrochordon » est une petite verrue pédiculée autrement dit pendante.
Le baron Jean-Louis ALIBERT (1768 – 1837) fonde l’Ecole française de Dermatologie. Il décrit les verrues : « Parmi les souillures qui peuvent affecter le corps humain, il n’en est pas de plus sale et de plus dégoutante que celle des verrues. ». »Les causes des verrues dépendent d’une distribution inégale des sucs nutritifs. »
Ce sera seulement en 1894 que Variot mettra en évidence la contagiosité des verrues en inoculant une verrue de l’enfant à l’homme. Puis en 1907, Ciuffo s’injecte des verrues broyées!
Enfin, en 1952, Mehrick procède à l’isolement du virus des verrues et des papillomes, le HPV.
Cependant, toutes ces avancées ne permettent pas encore d’éradiquer totalement les verrues!